Handicap-et-vie

La vie d'un jeune OVNI

Vendredi 4 mars 2011 à 22:53

http://lecanarddefrancoise.mjcchaponost.fr/wp-content/uploads/2010/01/mod_article670584_1.jpg

Je voudrais avoir 16 ans. Pour ne plus me soucier de tout ça. Pour ne plus avoir de... Responsabilités. Je voudrais juste aller à l'école et me faire des amis. La solitude me fait trop de mal... N'avoir que mes devoir à penser et encore du temps pour l'avenir. Ne pas me précipiter et être assez mature pour choisir mieux l'avenir sans penser à la santé avant tout, avant le plaisir...
Avoir 15 ans et être superficielle et insouciante pour une fois dans ma vie. Etre stupide et adorable peu importe, vivre.

Cet endroit m'opresse. Ca va trop vite, j'ai mal et j'étouffe.
Avoir 16 ans pour ne pas avoir à revivre une expérience très difficile, avant, je veux pas...

J'ai 22 ans. Et je ne sais pas encore me gérer.
Pardon maman, et papa.
Pardon moi-même, laisse moi encore du temps s'il te plai. C'est trop difficile presque tout seul.


Vendredi 4 mars 2011 à 14:28

Il y a quelques jours, j'ai regardé un reportage sur les bonnes actions des gens envers les handicapés. Là il s'agissait d'une association qui remettait des prix à des auteurs de BD jeunes handi. Bon, sur le principe je n'avais rien à critiquer, mais alors quand j'ai vu le reportage...

On commence avec une musique niaise à la Amélie Poulain, tintements de maternelle qui m'inspire la pitié. Très bien... J'attends la suite, la voix off parle comme si il allait dire "il était une fois au merveilleux pays des enfants handicapés"...

Ensuite on me parle des réalisations, j'ai pour habitude d'avoir du respect naturel pour les créations, mais une histoire d'indigestion de chocolat, ça me dépasse! Finalement cette histoire est très respectable, mais je ne voit pas du tout le rapport avec le handicap ni ou est l'interet pour communiquer avec le reste du monde.
Ensuite j'ai compris, on n'oubli encore les handi physique, je ne fais pas de stigmatisation je vous jure! Mais ça me révolte. Un des intervenant de l'association dit en fin de reportage que oui, effectivement on voit parfois apparaitre des fauteuils, on sent qu'il y a des choses qui font souffrir, ect. Mais je n'ai pas vu de BD publié qui parlait de ça. A quoi ça sert alors?.... Si on peut pas s'exprimer? J'ai le droit de trouver que c'est du gachis? Montrez moi que je me trompe si vous pensez l'inverse.
Pourquoi on parle pas assez des réelles difficultés des familles et de leur combats? De ce que ressentent les personnes dans cette situation? Comment combatrre, comment y arriver?

C'est bien, ce reportage est très mignon, très gentil, ne vous inquiétez pas, les handis ne vont pas vous mordre ni vous contaminer. On auras compris. Faudrait passer la première!

Mais sérieusement les gars, le handicap c'est pas beau, c'est pas mignon et gentil sur fond de tintement à faire pleurer un Tiran.
Nen, ou est le gore et le trash?! On est pas des gens parqués dans des centres qu'on chouchoute, loin de là! On doit se battre comme des malades pour arriver à contrer cette "salope de mère nature" et vivre dignement.

 

Jeudi 3 février 2011 à 9:46


Voici le lien d'un site qui n'est pas de moi, c'est le  témoignage d'une jeune femme qui parle de sa vie avec son handicap: le spina bifida,
c'est difficile d'en parler et je trouve qu'elle l'explique bien, et simplement.
Allez voir dans la rubrique "mes pages"

http://lhandicap1vie1combat.e-monsite.com/





 

Mardi 1er février 2011 à 10:00

Je vous préviens je suis très noire par moments. Et la plupart des autres finissent par penser que je suis comme ça tout le temps, que cet état me régit. C'est faux n'est ce pas? La déprime c'est comme un mécanisme qui nous pousse dans des phrases type comme je suis nule, j'y arriverai pas. Vous savez il y a une étude sur l'ostracisme qui dit que si un membre d'un groupe est exclu il fini par se replier sur lui même et adopter cet attitude à sa vie entière en pensant de manière global cet état. On déprime pas par luxe, on déprime pas par jouissance. D'ailleur, souvent les personnes seule sont plus propices à aller mal et se laisser mourir.
Il suffit d'un long travail d'amour pour que je puisse croire que j'existe et que je suis belle. Il suffit aussi d'un long travail dont on ne se rend pas compte, soudain, j'ai grandis. Mais pas encore assez vite pour faire face à la vie.
Aujourd'hui je suis enfermée chez moi et j'y reste. Aujoud' hui j'en ai marre.

J'en ai marre d'entendre que je suis tout le temps comme ça, que ça change pas et que faudra prévenir le jour ou ça ira mieux.

J'en ai marre des cons qui jugent mon handicap parce que moi je marche donc forcément je suis pas si immobile que ça! Puisque je marche je fais forcément de la comédie et ça me provoque des orgasmes indescriptibles de rester dix heures par jour dans ce putain de fauteuil, cette armure de métal qui cache mes formes et qui me donne une silhouette de petite vielle de 22 ans, emitoufflée dans un poncho super trop grand pour ma toute petite personne ridicule et friable.
Mon regard est fixe et observateur, je vous vois, je dissèque chacun de vos geste et de vos réactions. Je vois ce qu'il y a derrière ce regard.

J'en ai marre de devoir me justifier à chacune de mes actions, du matin au soir parce qu'au moins six personnes s'occupent de moi de 6h40 à 20h.
Ma bouteille d'huile d'olive est dans ma salle de bain et alors! Je viens pas vous causer sur msn ou écrire dans les forums ou je suis inscrite, et alors! Je vais pas en cours et alors! Après tout ça vous regarde?! Pourquoi il faut toujours se prendre des pics dans la gueule, vous savez les petites phrases qui aident comme "c'est parce que vous voulez pas allez en cours" *sourire malicieux*
Oui je veux pas aller en cours! J'suis malade et je subis la discrimination qu'est ce que ça peut vous foutre vous allez me botter le cul?!
J'ai 22 ans merde, j'en ai plus quinze.
Et là je parle que de la vie quotidienne, il faut aussi se justifier pour les dossier, les aides et tout, régulièrement, et que ce soit en béton.

J'en ai marre de faire semblant d'être forte! Cette manie de cataloguer les handicapés dans la boite "personne au moral d'acier qui en veux dans cette putain de vie"
Faut arrêtez de se limiter à handisport ou le téléthon. Juger, juger, toujours juger! Stop!

J'en ai marre du "quand on veut on peut" et de toutes ces conneries de compétition, la vie c'est pas ça! Le meilleur des meilleurs je l'emmerde profond, autant faire une race supérieur pendant qu'on y est! Parce que ça s'en rapproche!

J'en ai marre aussi qu'on croit que les handi physique sont des mecs super intelligent, et ben non man, je suis pas super intelligente. Je fais pas science po, je peut pas non plus me permettre de bosser comme une malade à cause de ma santé. J'ai galérer pour passer les étapes et je galère encore. Stop les boites bien rangées!

J'en ai marre d'entendre que je rapporte tout au handicap, si je lui rapporte pas tout alors je fais moins d'effort pour tenter d'avoir un semblant de vie comme les autres et... Cercle vicieux non?

J'en ai marre de l'idée qu'il faut être dur et dire l'absolue vérité selon soi sans penser à ce que l'autre peut ressentir. Ca aide pas, ça enfonce. Si vous pensez le contraire c'est que j'ai rien à faire en vie alors. Puisque je suis pas capable de subir la pression et les idées reçues. Ou que vous êtes à coté de la plaque.

Et j'en ai marre du marche ou crève. Celui qui dit ben si tu te bat pas tant pis pour toi t'as qu'a rester là à crever. ha ouai... Merci... C'est de l'or ce que tu dis, ça va changer le monde.

Ouvrons-nous merde! C'est pas parce que c'est la mode qu'il faut se l'approprier! C'est pareil avec les idées. L'inverse ça s'appelle être conditionné.







Lundi 31 janvier 2011 à 17:08

e suis née avec mon handicap. Je suis née comme ça. J'ai grandis, je suis adulte aux yeux de la société. Aux miens je ne sais pas.

Toujours est il que je doive me plier aux nouvelles exigence et prendre les choses en mains. Mes parents se sont occupés de moi pour me défendre et faire en sorte que je puisse aller à l'école, ils ont du gérer un dossier compliqué et rédiger des tonnes de lettres, aller à des commissions pour que je puisse vivre un peu comme les autres, ce qui n'a jamais été possible. C'est plutôt une tangente, on tend vers elle sans jamais l'atteindre.
Vous voyez l'image?....

Très bien, à présent il faut imaginer que je doive prendre ce dossier qui est le mien en main. Vous ne vous rendez sans doute pas compte de toute la complexité de ce projet de vie et je suppose qu'a l'image de la tangente vous ne pourrez jamais réelement le comprendre comme je ne pourrais jamais reelement vous comprendre mais ma tache consiste à vous en parler, à vous la décrire avec toute la subtilité qui m'appartiens.

En fait c'est difficile parce que je ne sais pas gérer mes émotions, et j'ai peur de l'avenir, peur de me prendre en main. J'ai peur tout simplement. Et je me sens seule.
Je dois dire que je baisse les bras, je sais: "t'as même pas commencé" mais... Plusieurs claques dans la gueule me font sombrer ou alors je suis victime d'une dépression cronique... Ou tout simplement je suis sombre.

Je me sens coupable d'être aussi faible face à la vie, quand j'étais petite on m'a fait faire un test, j'étais parait-il un tout petit peu au dessus de la moyenne d'intelligence. On me le dit encore souvent:
<<Tu es intelligente.
-Oui mais celle ci ne me sers à rien.>>
Elle ne me sers à rien parce que je ne suis pas heureuse et que je n'ai pas grâce aux yeux des autres, que je ne peux pas me fondre dans le décors et que ma passion est éteinte. Ai-je le droit de sombrer de nouveau?
Si je n'ai pas le droit je ne sais pas ce que je vais faire, j'imagine que beaucoup d'entre nous, les personnes ayant un handicap ou plusieurs, traversons régulièrement ce genre de nuage noir, parfois certaines s'en sortes, d'autres pas et meurent.

Il faut tout gérer, tout le temps, je ne peux pas faire les choses sans me poser des questions à l'avance.
Ne serais-ce que pour sortir de mon appartement, je dois prévoir une personne aidante et aussi une heure maximum de retour, même si je voudrais trainer ou rencontrer des amis sur le chemin. J'ai souvent quelqu'un avec moi et je me sens prisonnière, du matin 6h40 à 20h le soir.
Ceci est fait pour m'aider à vivre mais c'est aussi une sorte de chaine.

Etre adulte dans ce monde ou je dois entrer signifie tout gérer, plus les choses qui vont mal. Etre réglé comme du papier à musique.
Je suis à l'écart mais comme je ne suis pas exubérante et autoritaire j'y reste.

C'est dur parce que je n'ai pas la vie de jeune qui peu s'en foutre, boire des bières sans avoir peur d'entraver sa santé quelque heures plus tard, sortir et faire l'amour avec la vie, avec les autres, vibrer. Je dois être plus mure avant les autres, tout en gardant la passion d'un jeune être humain. C'est dur d'être un super-héros sans super pouvoir.

Le passage à l'age adulte signifie presque les mêmes choses que pour un être humain normal, avec des difficultés en plus et un isolement plus grand que la moyenne. C'est juste X fois pire et je n'ai pas affûté mon sabre suffisement pour y faire face. Je vais foncer dans le tas et serrer les dents.

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